S’il fallait retenir une note positive de l’étude, c’est l’excellente santé mentale de 18% des salariés. Avec un score de 70% ou plus, ceux-là sont en pleine capacité de « réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté », selon les termes de l’OMS.
Des chiffres inquiétants
Mais que représente ce chiffre quant à l’inverse, 23%, soit près d’un quart des salariés, recueille un score inférieur à 30, ce qui les place dans un état considéré comme « critique ou à risque de dépression » ? D’autant que l’étude enfonce le clou : 55% des salariés se déclarent stressés et 48% ressentent un stress ingérable au travail, principal responsable selon eux de cet état de stress.
Ce n’est pas tout : 65% des salariés en situation de stress ne savent pas comment se débarrasser de leurs pensées négatives. Cette situation morale rejaillit sur la santé physique : seules 4% des personnes stressées s’estiment en bonne santé et 1% se réveille en forme. L’étude en conclut que l’impact du stress sur l’état de santé global est palpable.
Malgré les nouvelles formes de flexibilité du travail et notamment le télétravail, 39% des salariés ne sont pas satisfaits de leur équilibre vie privée / vie professionnelle. Un lien existe par ailleurs entre l’épanouissement au travail et l’équilibre des temps de vie, puisque 62% des salariés concernés n’ont pas de satisfaction dans leur quotidien professionnel.
D’après le baromètre, cette carence d’épanouissement ne proviendrait pas des relations professionnelles. En effet, 75% des salariés estiment leurs relations avec leurs collègues chaleureuses et confiantes et 81% affirment être capable d’empathie. En revanche, seuls 35% d’entre eux témoignent d’une bonne relation avec les managers.
Cette situation n’est pas sans conséquences pour l’entreprise elle-même : selon l’étude, une bonne santé mentale est source de motivation. Les salariés qui en bénéficient sont 2,2 fois plus motivés et trois fois plus fidèles à leur employeur. La santé mentale est donc un levier de performance sans lequel les résultats de l’entité se trouvent menacés.
Quels leviers pour agir ?
Le baromètre se penche sur les moyens de protéger la santé mentale. Pour se faire, elle donne tout d’abord la parole aux salariés eux-mêmes. Ainsi, à la question de savoir ce qui pourrait améliorer la situation, les salariés qui pensent à quitter leur emploi pour une raison liée à la santé mentale (soit un tiers d’entre eux) répondent à 55% davantage de respect, à 44% une meilleure reconnaissance et à 36% une montée en compétences.
L’étude pointe également cinq leviers actionnables par les entreprises : la mise en place d’une politique de santé mentale ambitieuse, la sensibilisation à la gestion du stress, la priorisation du sujet, l’optimisation de la qualité des relations sociales au travail et la diminution de la « rétention » des salariés (comprendre : les éléments qui leur transmettent des émotions négatives).
Quoi qu’il en soit, les entreprises ont un double intérêt à endiguer la situation : la santé mentale est un enjeu de rentabilité et l’employeur a une obligation de résultat en matière de santé/sécurité au travail.