Des augmentations essentiellement individuelles...


37 % des cadres ont bénéficié d'une augmentation individuelle et 19 % ont bénéficié d'une mesure collective en 2010. L'année dernière, ils étaient respectivement 30 % et 17 %. On voit ainsi que si la part des augmentations collectives reste relativement stable d'une année sur l'autre, celle des augmentations individuelles, elle, s'améliore avec la conjoncture.


...qui permettent de reporter les risques d'entreprises sur les cadres


L'individualisation salariale est censée valorisée les performances individuelles de chaque cadre. Or, ces données montrent qu'en période de crise, cette valorisation n'existe plus. Pour les entreprises, l'individualisation n'est qu'un moyen parmi d'autres de diminuer leurs charges lorsqu'il faut faire face à une conjoncture difficile. La performance des cadres n'a alors plus aucun impact sur le niveau de leur rémunération.


Des politiques salariales peu lisibles


Dès lors, on ne s'étonnera pas du constat que pose l'enquête : 2/3 des cadres ont une mauvaise connaissance des critères d'augmentation mis en place par leur entreprise. À la même question posée aux entreprises, les 2/3 jugent que les cadres de leurs entreprises ont une bonne connaissance de leurs politiques de rémunération... Cette divergence démontre, si besoin était, l'éloignement et l'incompréhension grandissante des cadres vis-à-vis des orientations stratégiques de leurs dirigeants.


Le cercle vicieux du désengagement des cadres


Dans les précédentes enquêtes sur le salaire des cadres, on constate que ceux-ci préfèrent être augmentés de manière individuelle plutôt que collective. Les augmentations salariales à la performance sont en effet pour eux source de motivation et d'implication. Or, à force d'utiliser le salaire des cadres comme variable d'ajustement à la conjoncture, les entreprises vont précipiter le désengagement des cadres au travail alors même qu'elles auraient besoin de toute leur implication en ces périodes de difficultés économiques.