La lettre de motivation est de moins en moins un passage obligé du processus de sélection...

Le recul de la demande d’une lettre de motivation observé en 2022 se poursuit. En 2023, seule une entreprise sur deux a demandé au moins une fois dans l’année une lettre de motivation aux candidats (-6 pts vs 2022, -17 pts vs 2021).

Les entreprises ne demandant pas de lettre de motivation l’expliquent surtout par l’inutilité de l’exercice à leurs yeux (50 %), jugeant plus intéressant de laisser les candidats se présenter « en direct », durant un entretien. La volonté de faciliter l’acte de candidature apparaît plus en retrait (32 %). Le manque de temps pour lire les lettres de motivation n’est en revanche évoqué que de façon marginale (2 %).

...elle est progressivement remplacée par un entretien de présélection téléphonique 

Alors que la lettre de motivation est moins demandée, la présélection téléphonique est, quant à elle, de plus en plus pratiquée par les entreprises. Lors de ce premier et bref échange avec les candidats, les recruteurs vont les interroger sur leurs compétences clés et tenter de vérifier leurs motivations, leur disponibilité, et souvent leurs attentes salariales. Cela leur permet de s’assurer, dès ce stade du processus de recrutement, qu’il y a concordance avec le salaire qu’ils peuvent offrir pour le poste. 

Cet entretien de pré qualification permet un dialogue moins formel entre recruteur et candidat et vient, de ce fait, en partie compenser les carences reprochées à la lettre de motivation. En 2023, 71 % des entreprises ont eu
recours à la présélection téléphonique des candidats pour au moins un recrutement. 

Les procédures de vérification des candidatures n'évoluent pas

Une large majorité des entreprises (83 %) ont mené des vérifications concernant les candidats pour leurs postes de cadres. Ces contrôles portent principalement sur les références des candidats (60 %). Les entreprises sont en revanche moins nombreuses à soumettre les candidats à des tests de recrutement (47 %). Dans les deux cas, les pratiques des entreprises ont peu évolué depuis deux ans.

Des enjeux de recrutement en phase avec les attentes des cadres

52 % des cadres attendent une réponse à leur candidature sous moins de trois semaines et 90 % souhaitent passer deux ou trois entretiens maximum. Quinze jours après un entretien d’embauche, la moitié des cadres s’attend à un retour, même succinct, de la part du recruteur. 

Dès la première prise de contact, les cadres souhaiteraient être informés de la durée du processus (nombre d’entretiens, temps de réponse, etc.), du contenu des différents entretiens (sujets, objectifs, interlocuteurs, etc.) et des éventuels tests à passer (contenu, aspects évalués, etc).

Selon les cadres, le salaire est parfois discuté trop tardivement et source d’échec de nombreux processus d’embauches : 65 % des cadres souhaitent disposer d’une information sur le salaire avant le 1er entretien. 

Les cadres émettent quatre constats quand ils évoquent les recrutements de cadres en entreprise : 
• Les processus leur paraissent longs et énergivores ;
• L’organisation des processus est peu explicitée par les recruteurs ; 
• Les candidats éprouvent des difficultés à obtenir rapidement les informations clefs du poste ;
• Le relationnel durant les entretiens s’avère parfois déceptif.

De ces constats découlent quatre attentes exprimées par les cadres : 
• un processus de recrutement plus resserré dans le temps ; 
• un déroulé plus lisible ;
• une description de poste plus pertinente ;
• une posture faisant preuve de plus de considération. 

"Un premier entretien où on me relit ce que j’ai vu dans l’annonce, je n’en ai pas besoin." - Directeur de site informatique 

"Le coté vidéos, 15 entretiens, une étude de cas à l’écrit… pfff." - Cheffe de projet en pharmacie

"Entre chaque entretien, il y a toujours au moins 2 à 3 semaines. Donc le processus dure très très très longtemps. Pour moi, mon ressenti, c’était lassant. Le mot-clef, c’est lassitude." - Responsable d’exploitation
 

Lien vers l'étude "Attentes des cadres en matière de recrutement"

Lien vers l'étude "Pratiques de recrutement de cadres 2024"