Le télétravail offre des avantages : flexibilité, réduction des déplacements et, dans de nombreux cas, une augmentation de la productivité. Mais il a ses inconvénients : risque d’isolement social, de déséquilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, exposition accrue aux cyberattaques…

Toutefois, un autre inconvénient est plus rarement évoqué : pour l’heure, le télétravail est particulièrement vecteur d’inégalités. Et ce paramètre ne doit pas être pris à la légère. Dans un rapport de février 2023, le Haut conseil pour l’égalité (HCE) a pointé l'impact du télétravail sur l'évolution des carrières des femmes et le risque pour elles d'être "réassignées à domicile". Le rapport cite les chiffres d’une étude de l'Institut national d'études démographiques (INED), qui révèle que les femmes en télétravail :

- Bénéficient moins souvent d'une pièce dédiée au travail (25%, contre 39% des hommes) et d'un équipement adapté ;

- Sont plus souvent interrompues dans leur travail (48% vivent avec un ou plusieurs enfants, contre 37% des hommes) ;

- Travaillent généralement dans des secteurs moins préparés au télétravail.

Le HCE ajoute que 37% des femmes qui télétravaillent six heures ou plus consacrent au moins deux heures aux tâches domestiques, contre 21% des hommes. Le télétravail augmente par ailleurs le risque d’être confondu avec un mode de garde d’enfants et le risque d’être victime de violence domestique.

Par ailleurs, selon l’ANACT :

- 65 % des femmes disent avoir un environnement favorable (matériel) leur permettant d’exercer en télétravail contre 71 % des hommes,

- 62 % des femmes reconnaissent profiter d’un aménagement d’horaire contre 71 % pour les hommes.

Ces inégalités appellent à une réflexion approfondie sur les politiques de télétravail pour garantir l'équité et le bien-être de tous les travailleurs, indépendamment de leur genre. Car pour garantir la pleine réussite d’un dispositif de télétravail dans l’entreprise, chacune doit en bénéficier comme chacun. Il y a du travail !