ARTT
Acteurs essentiels des modes organisationnels du travail, les cadres sont globalement favorables à une amélioration de leur condition de travail. Ils se sentent plus que jamais concernés pas la réduction du temps de travail notamment les jeunes cadres qui remettent en cause la pression du travail et aspirent à la recherche d'un équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Encore faut-il qu'ils puissent au même titre que les autres salariés en bénéficier réellement ! Si les cadres semblent parfois dubitatifs quant à l'application des dispositifs d'ARTT, c'est qu'ils craignent et à juste titre être trop souvent évincés d'une réelle réduction d'horaire qui se traduirait par un accroissement de leur charge de travail. En témoigne le sort qui leur est réservé dans la loi sur les 35 heures notamment pour les cadres dits autonomes qui pourront au gré de l'employeur et en toute légalité travailler 13 heures par jour, 217 jours par an soit 2821 heures !
Organisation du travail et NTIC
La généralisation des technologies de l'information contribue au renforcement des contraintes imposées aux cadres notamment sous la forme d'une augmentation vertigineuse du volume d'informations à traiter. Le raccourcissement des délais couplé à la multiplication des outils de communications sont alors autant d'éléments nouveaux qui participent à la détérioration des conditions de travail. Les délais serrés, la pression permanente obligent à rester tard le soir avec comme corollaire un stress accru. Mais plus encore, en modifiant le rapport au temps - compression - et à l'espace - extension -, les nouvelles technologies d'informations et de communication rendent la sphère domestique plus perméable aux exigences et aux contraintes professionnelles.
Négociations
Notons pour les cadres que c'est sur la base des classifications que sont définies les catégories de salariés susceptibles d'être couverts par les dispositions relatives au forfait en heures ou en jours. Les accords d'entreprise ne peuvent étendre ces définitions au-delà des périmètres fixés par la branche. En revanche, il leur appartient de préciser les catégories de salariés de l'entreprise ou de l'établissement répondant à la fois à cette disposition conventionnelle. Pour l'UCI-FO le décompte en jours ne doit pas faire l'économie d'une réduction significative de l'amplitude horaire journalière à même de réduire la charge de travail. Mais en rester là n'est pas suffisant, il convient de réviser les objectifs assignés pour tenir compte de la réduction du temps de travail et éviter un décalage entre la charge et la durée affichée du travail. C'est à ce niveau que les IRP peuvent jouer pleinement leur rôle notamment dans l'évaluation de cette charge au sein des commissions de suivi prévues par la loi. Mais les textes sont pauvres, le législateur ne parle que d'une mention obligatoire très approximative. Aucune indication sur la qualité de suivi, sur l'individualisation de la charge. pour éviter que ce texte ne soit qu'une simple formalité et l'évaluation réduite à entretien individuel, l'UCI-FO propose de doter ces commissions d'un réel pouvoir d'action. cela implique de conforter les prérogatives du CE et emporte l'élargissement des compétences du CHSCT. Selon des modalités à déterminer, l'appel à l'expertise externe sera ouvert, comme cela se pratique déjà dans d'autres domaines.