Les avantages d'être cadre sont perçus différemment aujourd'hui


En 2010, 60% des cadres considèrent que le fait d'avoir un travail intéressant est le principal avantage. En 1990, c'était la liberté et l'autonomie qui étaient placées en première position.


D'après les interrogés de 2010, la place des cadres dans l'entreprise reste essentielle, mais moins pour peser sur les décisions et les stratégies de leurs entreprises que pour l'expertise, de plus en plus pointue, qu'ils peuvent apporter. Ce ressenti n'est pas sans lien avec l'élévation du niveau d'étude des cadres.



L'inconvénient principal : l'isolement


Bien que les cadres se sentent de plus en plus en proximité avec les autres salariés, leur position dans l'entreprise les isole. Ils exercent une forme de pouvoir dans l'organisation soit par leur responsabilité managériale soit par leur expertise. En revanche, leurs marges de manoeuvre sont limitées surtout lorsqu'ils n'adhèrent pas aux décisions prises par leurs dirigeants.



Plus distanciés à l'entreprise


Les cadres sont beaucoup plus critiques vis-à-vis de leurs dirigeants. Notamment, seule la moitié d'entre eux estiment que leurs dirigeants sont attentifs à leurs conditions de travail. Globalement, plus de 40% des cadres s'estiment perdants entre leur investissement dans le travail et ce qu'ils reçoivent en retour (rémunération, évolution de carrière...).


Même si l'étude ne révèle pas une remise en cause radicale par les cadres des stratégies de leurs entreprises, elle montre tout de même que les cadres se sont éloignés de leurs entreprises, ayant pris conscience du fait que les questions sociales, ou les impacts humains des décisions ne sont pas une priorité pour leurs dirigeants.



La transformation du marché du travail a rendu les cadres plus exigeants


Le taux de chômage des cadres est plus faible que celui des autres salariés, mais il a tout de même augmenté fortement au début des années 90. La précarité est également plus importante : entre le début des années 90 et aujourd'hui, la proportion des cadres déclarant avoir déjà occupé un poste en CDD est passée de 7% à 44% en 2010. Il en est de même pour l'intérim : 32 % des cadres ont déjà exercé un emploi en intérim en 2010, contre 9 % en 1990.


Le contexte actuel s'est accompagné d'une dégradation de leurs conditions de travail ainsi que d'une pression accrue. Or, l'enquête montre que les cadres de 2010 souhaitent toujours s'épanouir dans leur travail, mais pas à n'importe quel prix. Ils accordent de plus en plus d'importance à l'équilibre vie privée – vie professionnelle.


L'implication des cadres dans l'entreprise ne se fera plus au détriment de leur équilibre de vie ou de leur santé. Il est temps que les entreprises prennent conscience de cette évolution ou elle risque de précipiter la démotivation et le désengagement des cadres.