« Investir dans le dialogue social au plus haut niveau »

Dans un monde marqué par l’instabilité géopolitique et les transformations rapides du marché du travail, l’OIT souligne l’importance d’investir dans les institutions de dialogue social. Celles-ci permettent de « promouvoir la paix sociale, la bonne gouvernance et la démocratie », tout en identifiant des solutions équilibrées et durables pour relever des défis complexes.

Par exemple, des pactes sociaux tripartites ont été signés récemment dans plusieurs pays pour répondre à des crises économiques ou sociales, notamment en Europe et en Afrique. Ces initiatives illustrent la capacité du dialogue social à instaurer un consensus sur des réformes structurelles, comme celles concernant l’emploi ou la protection sociale.

La France : un exemple de concertation sociale

En France, la fixation des salaires minima est un exemple concret de dialogue social au plus haut niveau. Ce processus, qui repose sur des consultations avec les partenaires sociaux et des indicateurs du coût de la vie, permet de protéger le pouvoir d’achat des travailleurs, notamment en période d’inflation.

Cette pratique reflète la tradition française de concertation tripartite, où employeurs, syndicats et gouvernement se réunissent pour négocier des ajustements sociaux et économiques. Ces discussions sont souvent utilisées comme un modèle dans les comparaisons internationales.

« Alignement des objectifs économiques et sociaux »

Le rapport met en avant le rôle crucial du dialogue social dans la coordination des politiques publiques. Il « rapproche les différents ministères et acteurs pour concilier croissance économique et progrès social ». Environ 80 % des politiques nationales de l’emploi adoptées entre 2005 et 2020 ont intégré le dialogue social, soulignant son importance pour garantir des résultats inclusifs.

« Une transition écologique et numérique inclusive »

L’OIT insiste sur la nécessité de transitions justes et inclusives. « Le dialogue social au plus haut niveau permet de protéger les travailleurs et d’accompagner les entreprises tout en facilitant les transformations nécessaires », explique le rapport.

Par exemple, en Espagne, le dialogue tripartite a conduit à l’adoption de la loi Riders, qui reconnaît les livreurs de plateformes comme salariés. Des initiatives similaires en France pourraient inspirer des réformes dans des secteurs tels que la logistique ou le numérique.

« Renforcer les institutions pour une répartition équitable des revenus »

Le rapport insiste sur la capacité du dialogue social à réduire les inégalités. Il met en lumière des mécanismes tels que la négociation collective sectorielle et la fixation des salaires minima. En France, la mise à jour régulière des salaires planchers montre comment le dialogue social peut protéger le pouvoir d’achat des travailleurs tout en soutenant la justice salariale.

Points d'attention :

  • Les libertés d'association et de négociation collective ont reculé de 7 % entre 2015 et 2022.
  • Les groupes sous-représentés (femmes, jeunes, travailleurs de l’économie informelle) restent insuffisamment inclus dans les Institutions Nationales de Dialogue Social (INDS).

« Exploiter les opportunités pour un nouveau contrat social »

Enfin, l’OIT appelle à renforcer les institutions de dialogue social pour bâtir un « nouveau contrat social », fondé sur l’inclusion et la durabilité. Cela nécessite :

  • Le respect des droits fondamentaux comme la liberté syndicale.
  • Une meilleure inclusion des jeunes, des femmes et des travailleurs de l’économie informelle.
  • Des institutions renforcées pour garantir le suivi des décisions prises.

Le rapport conclut que « le dialogue social favorise la confiance entre les parties et crée un cadre de coopération essentiel pour relever les défis économiques, sociaux et environnementaux ».