Souvent perçues comme un événement de moindre envergure, comparées à celles des grandes entreprises ou des administrations, les élections TPE, qui ont lieu tous les quatre ans, constituent pourtant un enjeu majeur pour les salariés, en particulier pour les cadres, fréquemment isolés dans ces établissements de moins de 11 employés. Historiquement, les taux de participation à ces élections sont faibles, avec souvent moins de 10 % des salariés concernés qui participent au scrutin. Cela s’explique par plusieurs facteurs : la méconnaissance du processus électoral, un sentiment de déconnexion vis-à-vis des enjeux syndicaux, ou encore une proximité avec l’employeur qui rend difficile l’identification à des instances syndicales externes.
Cette faible participation ne doit cependant pas masquer l’importance de ces élections. Dans les TPE, où la structure hiérarchique est réduite et les relations entre employeurs et salariés souvent directes, les enjeux liés au dialogue social sont d’autant plus cruciaux pour négocier et faire entendre les revendications des salariés, notamment en matière de conditions de travail, de salaires ou de formation.
L’avenir des TPE passe par le dialogue social Pour les cadres et ingénieurs, les enjeux sont encore plus spécifiques.
Souvent perçus comme des interlocuteurs privilégiés des employeurs, ils se retrouvent dans une position délicate, à mi-chemin entre le rôle de décideur et celui de salarié. Et leur voix est rarement entendue faute de représentation adéquate et de structures adaptées au statut qui est le leur.
Les cadres et ingénieurs, comme l’ensemble des salariés, sont pourtant confrontés à des problèmes fondamentaux : stress, surcharge de travail, incertitudes liées à la polyvalence exigée dans ces structures, sans oublier des questions liées à la rémunération ou à l’évolution de carrière.
Ces élections sont l’occasion de défendre des accords qui encadrent mieux les spécificités du travail des cadres et ingénieurs de TPE. Dans un contexte économique où les petites entreprises jouent un rôle moteur, il est essentiel que le dialogue social y soit actif et constructif.
Il est donc impératif que les cadres et ingénieurs se mobilisent pour ces élections, non seulement pour bénéficier d’une meilleure représentation, mais aussi pour renforcer des discussions indispensables à la bonne santé de leur entreprise. L’avenir des TPE et le bien-être de leurs salariés passent par un dialogue social renouvelé et renforcé. Les élections professionnelles en sont une pierre angulaire.
ÉRIC PÉRÈS, secrétaire général FO-Cadres