Une vision contrastée du dialogue social

Avec une note moyenne de 7,8/10l, e dialogue social bénéficie d’une évaluation globalement positive de la part des dirigeants. Mais pour les salariés (6,0/10) et davantage encore chez les représentants du personnel (5,3/10), les retours sont plus critiques. 

Malgré ces écarts, les IRP estiment majoritairement que les instances représentatives (88 %) et les syndicats (84 %) sont des contributeurs clés du dialogue social. Les salariés, quant à eux, valorisent davantage leur propre rôle (68%), mais font tout de même la part belle aux IRP (64%). Du côté des dirigeants, les gages de qualité du dialogue social sont la conformité légale et la confiance, tandis que les IRP priorisent la proximité et la prise en compte des avis.

Des attentes élevées mais des moyens insuffisants

L’un des enseignements majeurs de ce baromètre, c’est que les IRP témoignent d’un sentiment d’essoufflement, alimenté par des contraintes chronophages et un élargissement des compétences requises depuis la fusion des instances. Il en découle des ordres du jour trop chargés et un déficit de moyens qui complique l’exercice de leur mandat. En parallèle, l’attractivité de ces fonctions reste en berne, comme en témoignent les difficultés de recrutement signalées par 93 % des CSE.

Cette situation s’explique également par des limitations structurelles, telles que la restriction à trois mandats pour les élus au CSE, (dont FO vient d’obtenir la levée dans le cadre de l’accord national interprofessionnel de novembre 2024). Malgré tout, la motivation et la détermination des IRP restent élevées, bien qu’en légère baisse par rapport à 2023.

Les priorités des CSE : santé, conditions de travail et rémunération

La santé au travail et les conditions de travail continuent de dominer les préoccupations des IRP, des salariés et des dirigeants. Cependant, seulement 28 % des RP et 47 % des salariés considèrent que la direction a une prise de conscience suffisante des problématiques de pénibilité et d’usure professionnelle. Des efforts sont jugés nécessaires pour renforcer la prise en compte des avis du CSE sur des sujets tels que le Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) et le Programme annuel de prévention des risques (PAPRIPACT).

Sur le plan économique, le partage de la valeur reste un enjeu central. Les attentes des salariés et des RP en matière de hausse salariale, bien que modérées par la baisse de l’inflation, surpassent largement les prévisions des directions, avec un écart atteignant parfois 40 points entre les aspirations des uns et les propositions des autres.

Un intérêt croissant pour la transition écologique

Les prérogatives environnementales du CSE commencent à se faire une place. Ainsi, 31 % des représentants du personnel déclarent être formés sur les prérogatives environnementales du CSE, soit une augmentation de 4 points par rapport à novembre 2023 (27 %). Toutefois, 69 % des répondants jugent que leur entreprise ne s’est pas encore saisie du sujet. Les freins identifiés incluent le manque d’information, l’absence de formations spécifiques et la priorisation d’autres thèmes jugés plus urgents.

Cette montée en compétence sur les enjeux environnementaux demeure inégale, mais elle est perçue comme un levier important pour le dialogue social futur, notamment dans un contexte de transition climatique et énergétique.

Enjeux futurs : répartition du pouvoir et consultation des salariés

Les IRP et les salariés expriment des attentes fortes quant à une meilleure répartition du pouvoir décisionnaire entre les directions, les instances représentatives et les salariés. 99 % des IRP et 92 % des salariés estiment nécessaire de consulter ces derniers sur leurs tâches et la manière de les accomplir. Ces attentes s’accompagnent d’un appel à renforcer la proximité et les moyens des RP pour assurer une représentation plus efficace sur le terrain.

 

Le baromètre : urlr.me/stxKGU