Les femmes cadres séniors moins bien loties que les hommes
07/03/2014
L’Apec s’est penchée sur les différences de positionnement en entreprise des cadres femmes et hommes dits « séniors » (plus de 45 ans). Voici les conclusions de cette étude.
Toutes tranches d’âge confondues, les femmes représentent 36 % de l’effectif cadre. Cette proportion diminue progressivement avec l’âge : de 40 % de l’effectif total avant 35 ans, elles ne représentent plus que 33 % des cadres dits « séniors ».
La nature du diplôme liée à l’accès aux responsabilités hiérarchiques
Les femmes cadres sont globalement plus diplômées que les hommes cadres : 74 % d’entre elles ont un niveau de formation égal ou supérieur à bac +4 contre 70 % des hommes. Principalement issues de filières universitaires (43 % contre 14 % issues d’écoles d’ingénieurs), elles ont accès, une fois « séniors », à des fonctions à moindre responsabilité hiérarchique, qui de surcroît s’avèrent moins rémunératrices que celles des hommes, plus nombreux à avoir fréquenté les écoles d’ingénieurs (33 %, quand 32 % ont un diplôme universitaire). Et même, seules 11 % des femmes âgées de 45 ans et plus occupent des postes de direction contre 24 % de leurs homologues masculins.
Des postes plus fonctionnels que techniques
Par ailleurs, les femmes cadres « séniors » occupent pour près de la moitié d’entre elles des postes plus « fonctionnels » (gestion, organisation, comptabilité, ressources humaines…) que « techniques », notamment dans l’informatique et la production, ces derniers étant largement plus occupés par les hommes.
Une dynamique de carrière corrélée au temps de travail
Les femmes et les hommes cadres se distinguent également par les conditions d’emploi, notamment le temps de travail. Ainsi, chez les cadres âgés de 45 ans et plus, 9 % des femmes, contre seulement 2 % des hommes occupent un temps partiel, ce qui peut constituer pour elles un frein à leur dynamique de carrière et à la prise de responsabilités.
Des écarts de salaire plus marqués
Les écarts de salaires entre hommes et femmes, peu perceptibles en début de carrière, augmentent avec l’âge et s’accroissent fortement après 40 ans. Cet écart atteignant en moyenne 12k€ en fin de carrière s’explique en grande partie par les niveaux de responsabilités des postes occupés et plus généralement par une dynamique de carrière qui profite davantage aux hommes.
Une opinion fragile sur leur propre situation professionnelle
De ces éléments résulte une opinion des femmes cadres « séniors » sur leur situation professionnelle moins positive que celle des hommes, notamment s’agissant de la rémunération ou de l’intérêt du poste occupé. Et quand elles ont réalisé un entretien à mi-carrière, les femmes cadres sont une minorité à déclarer qu’il a répondu à leurs attentes, notamment après 50 ans.
En pièce jointe, le rapport complet de l'Apec.