La ministre, accompagnée des organisations syndicales et patronales, de l’Union nationale des associations familiales (Unaf) et des associations d’élus, a entamé cette concertation le 15 mai 2024. L'objectif principal est de préparer le terrain pour l'introduction de ce congé de naissance dès l'année suivante, avec une inscription prévue au PLFSS 2025.
« Aujourd’hui, beaucoup de Français renoncent à avoir des enfants parce qu’ils s’inquiètent pour la disponibilité d’un mode d’accueil pour leur enfant, pour leur carrière, pour l’augmentation de leurs charges… », a indiqué le Gouvernement. « Il n’est pas admissible, qu’en 2024, les femmes doivent encore choisir entre carrière et vie de famille ».
Effectivement, les chiffres sont éloquents : selon l’Insee, seules 13,7 % des femmes et 0,8% des hommes utilisent le congé parental. Et parmi les femmes qui y recourent, une grande majorité argue essentiellement ne pas trouver de solution de garde pour leurs jeunes enfants.
Le congé de naissance proposé devrait être à la fois plus court et mieux rémunéré que le congé parental actuel. Ce dernier, bien que permettant une durée prolongée, ne fournit qu'une faible indemnisation (448 euros brut par mois), ce qui représente une préoccupation majeure pour de nombreux parents. Ainsi, le nouveau congé de naissance est envisagé pour une durée de trois mois par parent, avec une indemnisation fixée à 50 % du salaire, plafonnée à 1 900 euros brut par mois. La garantie de maintien de l'emploi constitue un point central de cette réforme.
La question cruciale de l'articulation entre le congé de naissance et le congé parental actuel reste en suspens. La suppression du congé parental est évoquée, sans aucune certitude à ce jour.
Plutôt que de restreindre le congé parental au profit d'un congé de naissance de 6 mois sous le prétexte du "réarmement démographique", une approche pourrait consister à renforcer le congé parental existant tout en répondant aux besoins des familles. Une solution pourrait être d'étendre la durée du congé parental à 12 mois, avec une indemnisation améliorée et une flexibilité accrue pour les parents. En parallèle, il serait essentiel d'investir dans les structures de garde, en augmentant le nombre de places disponibles dans les établissements d'accueil pour jeunes enfants.