Intitulée « Saisir les possibilités offertes par des systèmes d’intelligence artificielle sûrs, sécurisés et dignes de confiance pour le développement durable », cette résolution repose sur 13 points, insistant particulièrement sur la nécessité de :

  • Mettre en place une gouvernance des données et rendre cette gouvernance « juste, inclusive, responsable et efficace ». L’objectif étant notamment d’éviter les discriminations, et permettre à tout un chacun d'éviter les préjudices potentiels des systèmes IA ;
     
  • Se prémunir des menaces générés par un développement dérégulé des intelligences artificielles (deepfakes, influence sur les processus politiques / électoraux ou autres usages malveillants et « impossibles à utiliser dans le respect des droits humains ») ;
     
  • Mettre en garde vis-à-vis des systèmes d’IA dites « génératives » telles que ChatGPT, notamment via les risques que ces systèmes représentent pour la démocratie ou la société ;
     
  • Évaluer les conséquences du déploiement de l’IA sur le travail, tout particulièrement dans les pays en développement ;
     
  • Inciter les acteurs du secteur de l’intelligence artificielle à coopérer avec les pays en développement « et à leur apporter une assistance pour favoriser un accès inclusif et équitable aux avantages » liés à ces technologies.

D‘un point de vue général, la résolution s’inscrit dans la volonté d’atteindre les objectifs de développement durable de l’ONU, qui visent notamment à assurer un avenir meilleur pour l’humanité à horizon 2030. À cet effet, le texte se place délibérément dans l’optique de « favoriser plutôt que d'entraver la transformation numérique et l'accès équitable aux avantages que procurent ces systèmes ». 

Il est à noter que les systèmes d’intelligence artificielle à vocation militaire sont exclus du champ de la résolution.

Certains géants de l’intelligence artificielle, tels que Google, Meta ou Microsoft, se sont d’ores et déjà positionnés en parfaite adéquation avec le texte adopté. Mais pour certains observateurs, cette adhésion résulte en grande partie de la nature non-contraignante de la résolution. 

Proposé par les États-Unis et adopté par consensus (et donc sans vote), le texte est qualifié d’ « historique » par l’ONU. Si seul l’avenir pourra confirmer ou non cette affirmation, il s’agit bel et bien d’une première qui fait du bruit.