Alors que cette crise appelle une critique du système économique actuel, l’exigence de plus de régulations et la mise en place de politiques fiscales, économiques et sociales coordonnées qui soient créatrices d’emplois, les gouvernements européens renforcent leurs plans d’austérité et font supporter aux salariés tout le poids de cette crise. Une crise dont ils ne sont pourtant aucunement responsables.
En France, l’austérité en place se matérialise aujourd’hui par la volonté unilatérale du gouvernement d’inscrire dans le marbre, la règle du zéro déficit public dans notre Constitution. Une politique inefficace qui vise essentiellement à rassurer les marchés financiers et les agences de notation sans pour autant s’attacher aux conséquences sociales dévastatrices, ni aux réformes fiscales nécessaires permettant de garantir plus de justice sociale.
Le nouveau diktat de l’équilibre des comptes publics devient l’alibi pour mettre en place un véritable autoritarisme social. Ainsi, après les réformes des services publics mises en œuvre par la RGPP ou encore celle du système des retraites, le gouvernement continue de sacrifier les dépenses sociales les plus essentielles et fait reculer un à un nos acquis sociaux. C’est notamment le cas avec le nouveau plan de rigueur du gouvernement qui vient ajouter de l’austérité à l’austérité existante.
Dans ce contexte, l’austérité qu’elle que soit son degré doit être vivement combattue pour revendiquer une autre Europe où la dimension sociale, facteur de progrès social doit s’imposer pour l’ensemble des salariés.
Face à ce chantier d’ampleur, Eurocadres doit par ses revendications, ses projets et sa participation au dialogue social européen occuper toute sa place. Les cadres sont loin d’être épargnés par les effets de la crise, plus que jamais nous devons lutter pour que dans un tel contexte les travailleurs ne soient pas opposés les uns aux autres (les cadres et les non cadres, les fonctionnaires et les salariés du privé, les chômeurs et les actifs, les jeunes et les seniors).
En témoigne, en France la remise en cause par les employeurs des acquis conventionnels des cadres et par là même du statut de cadre, sous couvert de l’application stricte du principe d’égalité de traitement. Ou encore, le projet du gouvernement de modifier les conditions d’indemnisation des salariés en arrêt maladie. Une mesure qui en baissant le montant des prestations porte un nouveau coup de canif à la protection sociale des salariés et notamment celle des cadres.
Pour mener à bien notre action syndicale et prendre en compte la spécificité des cadres, un meilleur fonctionnement d’Eurocadres pour favoriser le travail de collaboration entre les syndicats des cadres européens est essentiel pour ne pas dire indispensable.
L’année dernière, devant cette même Assemblée Générale, les organisations françaises avaient demandé de nettes améliorations dans le fonctionnement d’Eurocadres et souhaitaient qu’un bilan d’étape soit fait. Le Président, Carlo PARIETTI, nous avait alors répondu que l’Assemblée Générale de cette année en serait l’occasion.
Nous y sommes désormais et même si un certain nombre d’activités ont été menées, c’est avec regret que nous constatons que les dysfonctionnements au sein d’Eurocadres persistent et que des améliorations significatives devront être apportées.
Pour pourvoir au remplacement de Dirk AMEEL au poste d’Executive Officer, une confusion s’est installée après la nomination de Thomas JENSEN à ce poste, il y a juste un an. En effet l’année passée, Thomas nous avait été présenté comme un nouveau membre de l’équipe Eurocadres et pourtant cette nomination n’a pas été suivie d’effet.
La toute récente nomination de Slavica UZELAC au poste d’Executive Officer va dans le bon sens mais sa désignation souligne un problème chronique de management au niveau de la présidence (en termes de process de recrutement, de définitions préalables des missions et responsabilités de l’Executive Officer).
De plus, si le recrutement rapide d’un Policy Officer est important, nous nous interrogeons sur le délai nécessaire pour un recrutement dans les meilleures conditions. En effet, le renforcement du secrétariat de Bruxelles doit nous permettre d’améliorer nos méthodes de travail, de favoriser le travail de collaboration entre les différentes instances d’Eurocadres et de peser davantage au niveau des instances européennes.
Nous souhaitons à nouveau souligner qu’à défaut de documents de travail adressés dans des délais suffisants, les organisations françaises réunies en comité de liaison éprouvent toujours les plus grandes difficultés pour échanger sur des sujets d’importance comme la reconnaissance des qualifications, la réglementation du temps de travail ou encore la question des chercheurs.
Nous avons tous dans nos pays des défis à relever pour lutter contre l’austérité mais nous avons aussi cette responsabilité au niveau européen. Eurocadres par ses propositions et son positionnement peut le faire, avec l’exigence toutefois que son fonctionnement soit à nouveau efficient, afin de garantir notre visibilité mais surtout notre crédibilité d’interlocuteur syndical incontournable au niveau européen et ainsi faire avancer nos revendications envers les cadres.
C’est pourquoi nous souhaiterions que le Presidium ou un des Vice-président s’implique davantage dans l’animation au jour le jour de l’activité du secrétariat, une condition essentielle pour être à même de répondre aux besoins des affiliés, sans quoi la pérennité de notre organisation s’en trouvera affectée.
Déclaration commune des organisations syndicales françaises de cadres : FO-Cadres, CFDT-Cadres, UGICA-CFTC, UGICT-CGT, UNSA, SNES FSU, SNESUP FSU.