Une absence de politique globale continue et coordonnée mené par l’Etat :
Cette grande cause s’est caractérisée par une diversité de documents stratégiques : 25 mesures en 2017 pour lutter contre les violences faites aux femmes annoncées par le Président de la République, 40 mesures du comité interministériel à l’égalité entre les femmes et les hommes en 2018, 46 mesures du Grenelle des violences conjugales en 2019 complétées par la suite par huit autres mesures…, une belle liste à la Prévert !
« Ces initiatives n’ont pas été consolidées en une feuille de route unique qui aurait été suivie régulièrement à un niveau interministériel. En outre, le comité interministériel biannuel qui devait en assurer le suivi ne s’est jamais réuni. Dès lors, la mise en œuvre des mesures décidées a résulté du bon vouloir de chaque ministère. »
« Par ailleurs, les mesures annoncées n’ont pas été déployées de façon harmonisée dans les ministères et les territoires. Le pilotage de la politique d’égalité a été rendu difficile par des lacunes dans la conception des mesures elles-mêmes. Dans bien des cas, elles ne sont pas fondées sur un diagnostic précis des situations et des besoins, de sorte que la réalisation d’un éventuel objectif chiffré ne permet pas de conclure à la réussite d’une politique publique. De plus, dans de nombreux cas, les mesures visées n’ont été assorties ni de moyens, ni de calendrier de réalisation, ni d’indicateurs de résultats, ni de cibles, ce qui rend leur évaluation impossible. »
Une progression lente de la réduction des inégalités professionnelles :
Les mesures relatives à l’égalité entre les hommes et les femmes dans le monde du travail prévues par le comité interministériel à l’égalité entre les femmes et les hommes du 8 mars 2018, affichaient l’objectif du passage d’une logique de moyens à une logique de résultat, en incluant une dimension contraignante pour les employeurs.
« Dans le secteur privé, l’égalité professionnelle a surtout été envisagée sous l’angle des inégalités salariales et le ministère chargé du travail s’est surtout mobilisé sur la mise en place de l’index sur l’égalité des rémunérations. L’ambition a été moindre en matière de lutte contre les causes plus structurantes d’inégalités, comme la mixité des filières de formation ou des métiers, qui nécessitent des changements socio-culturels en matière de responsabilités parentales, d’orientations professionnelles et de valorisation de certaines compétences. Quoiqu’il en soit, les progrès dans la réduction des inégalités sont lents, malgré un arsenal législatif croissant depuis plusieurs décennies. »
Un « nouveau » plan prévu par le gouvernement pour 2023 ?
L’État a annoncé le 8 mars 2023 un nouveau plan interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes 2023-2027. « Mais, dans l’ensemble, est reproduit le même schéma consistant en annonces de principe censées répondre à des besoins encore mal identifiés. Un travail de déclinaison en une véritable feuille de route assortie d’objectifs chiffrés en matière de résultats sera donc nécessaire. »