La dernière étude de l'Apec révèle en effet que les écarts de salaire sont principalement dus à une inégalité d'accès aux postes à responsabilités. Par ailleurs, ces écarts se creusent avec l'âge ce qui nous laisse supposer que la maternité a également un impact sur les inégalités.


Les femmes cadres ont non seulement des difficultés à accéder aux postes à responsabilité mais surtout lorsqu'elles en exercent, elles sont de plus faible ampleur que celles des hommes. Ainsi, 19% des hommes qui occupent une position hiérarchique encadrent des équipes de plus de 10 personnes contre 16% des femmes. Par ailleurs, les femmes qui ont la responsabilité d'un budget ont en moyenne 350 Keuros à gérer contre 1000 Keuros pour les hommes.


Ces inégalités prennent toute leur ampleur à partir de 35 ans. A partir de cet âge, le pourcentage de femmes cadres qui animent une équipe stagne alors qu'il était en croissance constante jusque là. Pour les hommes, ce taux ne fait qu'augmenter avec l'âge, pour atteindre près de 80% entre 50 et 54 ans (Fig. ci-dessous).




Si l'inégalité d'accès aux postes à responsabilités explique en grande partie les différences de rémunération entre hommes et femmes, il n'en demeure pas moins qu'à poste de valeur égal, les femmes restent perdantes.
L'Apec a établi des profils-types de postes de cadres pour mesurer ces écarts et les chiffres sont sans appel. Si un homme cadre expert de 30 à 34 ans gagnent en moyenne 3 Keuros de plus que son homologue féminin, pour un homme cadre de 45 à 54 ans occupant un poste de direction sectorielle, cette écart atteint 9 Keuros (Fig. ci-dessous)



La discrimination salariale liée au genre existe bel et bien, même en tenant en compte des effets de structures. A poste égal ou proche, les femmes continuent de gagner moins que leurs homologues masculins et cette tendance augmente avec l'âge. Tant que des correctifs ne seront pas mis en place à ce niveau-là, il sera difficile d'encourager les femmes à prendre la place qui leur est due dans le monde de l'entreprise. Le salaire étant un déterminant fondamental de la motivation, ces inégalités ne sont bénéfiques ni pour les femmes ni pour les entreprises.
Enfin, les procédures de gestion de carrière doivent à tout prix tenir compte des temps de parentalité des femmes comme des hommes, afin que la progression de carrière soit un choix et non une voie toute tracée.