Origines sociales et lieu de résidence : un tandel vecteur d’inégalité
L’étude révèle que l’ascension sociale reste un défi majeur. 55 % des enfants de cadres obtiennent un diplôme de niveau bac+5 ou supérieur, contre 11 % des enfants de familles ouvrières. Et de fait, seuls 10 % des cadres sont issus de familles ouvrières, tandis que 51 % des enfants de cadres parviennent à occuper eux-mêmes cette position trois ans après leur entrée sur le marché du travail.
Pour les jeunes issus des quartiers prioritaires (QPV), l’entrée sur le marché du travail est souvent semée d’embûches. Moins de 30 % de ces diplômés accèdent rapidement à un emploi, contre 44 % pour les jeunes d’autres territoires. Ces disparités s’atténuent mais persistent avec les études supérieures.
Les "transclasses" : des trajectoires exemplaires mais limitées
Un phénomène émerge : celui des "transclasses", ces jeunes ayant brisé le plafond de verre social pour devenir cadres. Mais ces parcours restent rares, représentant moins de 15 % des cadres issus de la génération 2017. Ces profils mettent en lumière des réussites individuelles, mais aussi les limites structurelles du système.
Les "transclasses" ne jouissent pas des mêmes conditions que leurs homologues issus de milieux favorisés. À compétences égales, ils occupent souvent des postes moins prestigieux et leur salaire médian reste inférieur de 12 %.
Féminisation des métiers : des progrès, mais du chemin à parcourir
Dans des domaines comme l’informatique, la féminisation progresse lentement : en 2017, seulement 19 % des diplômés en informatique étaient des femmes. Malgré des débuts de carrière prometteurs, elles sont 50 % à quitter le secteur dans les premières années.
La féminisation reste également un défi dans de nombreux autres domaines. D’une manière générale, les femmes sont sous-représentées dans les spécialisations scientifiques et techniques, souvent influencées par des stéréotypes genrés. Et dans les secteurs moins techniques, elles occupent des postes moins valorisés et rémunérés. Les discriminations salariales et les barrières à l’accès à des emplois stables ou prestigieux persistent, même à compétences égales avec leurs homologues masculins.
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