Une progression générale des rémunérations, mais des disparités persistantes
En 2024, la rémunération annuelle brute médiane des cadres atteint 54 k€, un chiffre en progression. Mais cette progression reste inférieure à celle de l'inflation, entraînant une érosion du pouvoir d'achat pour une majorité des cadres (61 %). Par ailleurs, 60 % des cadres ont bénéficié d’une augmentation, avec une répartition quasi équivalente entre hommes (60 %) et femmes (59 %). Cependant, bien que l’écart se réduise progressivement, les hommes continuent de percevoir 12 % de plus en médiane que leurs homologues féminins.
Les moins de 30 ans sont les principaux bénéficiaires des augmentations : 74 % ont vu leur salaire évoluer positivement, contre 48 % seulement pour les cadres de 50 ans et plus. Les entreprises de grande taille se distinguent également : 70 % des cadres des structures de plus de 5 000 salariés ont été augmentés, contre 49 % dans les TPE.
Les mobilités internes ou externes : un levier clé pour une augmentations
En 2024, les cadres ayant changé de poste au sein de leur entreprise ont largement tiré profit de leur mobilité. Parmi eux, 77 % ont été augmentés, contre 66 % pour ceux ayant changé d’entreprise sans période de chômage. Ces mouvements internes se traduisent par des augmentations individuelles souvent plus généreuses, avec une hausse médiane de 6,5 %.
Certains secteurs, comme les études, l’ingénierie et la R&D, offrent des perspectives intéressantes : 70 % des cadres ont été augmentés, +7 % vs 2023. Les secteurs industriels tels que la chimie et l’agroalimentaire affichent également de solides performances en termes de progression salariale.
Des cadres satisfaits, mais préoccupés
Malgré des niveaux de satisfaction générale relativement élevés (63 %), de nombreux cadres expriment des inquiétudes concernant leur avenir financier. 61 % d’entre eux estiment que leur pouvoir d’achat s’est érodé depuis la crise du COVID. 56 % jugent par ailleurs leurs perspectives salariales peu attrayantes à moyen terme (3 à 5 ans). Les jeunes cadres, en particulier, se montrent les moins satisfaits (57 %).
L’impact de l’inflation se fait sentir dans l’ensemble des secteurs, avec 64 % des cadres préoccupés par son effet sur leur pouvoir d’achat. Ce constat est accentué dans les régions où les augmentations sont moins fréquentes, comme le Centre-Val de Loire ou la Normandie, où seuls 57 % des cadres ont vu leur rémunération évoluer.
Des écarts selon les régions et secteurs d’activité
En tête des régions, l’Île-de-France se distingue avec une rémunération médiane de 58 k€ et 63 % des cadres augmentés, tandis que la Bourgogne-Franche-Comté affiche la plus forte proportion d’augmentations (64 %). À l’opposé, des régions comme la Nouvelle-Aquitaine ou l’Occitanie enregistrent des médianes salariales (50k€ et 49k€) et un pourcentage de cadres augmentés (56 %) inférieurs à la moyenne nationale.
L’industrie et la construction sont les secteurs où les augmentations ont été les plus importantes (respectivement 72 % et 60 % des cadres). En revanche, les fonctions administratives ou liées aux services sont moins bien loties, tant en termes de salaire que d’évolution.
Lien vers l’étude : urlr.me/RT34re