Un recul généralisé des recrutements en 2024
L’année 2024 s’est caractérisée par une forte contraction du marché du recrutement des cadres. Avec 303 400 embauches réalisées, les recrutements ont chuté de 8 % par rapport à 2023, un recul qui efface les gains enregistrés l'année précédente. Ce recul s’explique notamment par une baisse sensible des investissements des entreprises, réduits de 1,2 % en 2024 après une hausse de 2,5 % en 2023.
Les services à forte valeur ajoutée, moteurs traditionnels du marché, ont subi un coup d'arrêt particulièrement marqué (-10 %). Les recrutements dans les activités informatiques se sont effondrés de 18 %. L'industrie, notamment les secteurs chimie-pharmacie (-12 %) et équipements électriques et électroniques (-10 %), ainsi que toutes les régions, ont été durement impactées par ce ralentissement.
Une nouvelle contraction attendue en 2025
Les prévisions pour 2025 confirment une nouvelle baisse attendue de 4 % des embauches, avec un volume estimé à 292 600 recrutements. Aucun secteur d'activité majeur ne devrait échapper à cette tendance. Le commerce (-5 %) et la construction (-7 %) seront particulièrement touchés, tandis que les services à forte valeur ajoutée et l'industrie connaîtront une diminution plus modérée de 3 %.
Toutes les régions devraient enregistrer une diminution des recrutements de cadres en 2025, avec des baisses notables dans le Grand Est (-7 %) et les Hauts-de-France (-6 %). Toutefois, certaines régions ayant subi un fort recul en 2024, comme Provence-Alpes-Côte d’Azur, Corse, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Bretagne, pourraient voir leurs embauches se stabiliser.
Les cadres débutants et séniors particulièrement affectés
La catégorie des cadres débutants, c’est-à-dire ceux ayant moins d'un an d’expérience, subit fortement ce retournement. Déjà en baisse de 19 % en 2024, leurs recrutements devraient encore diminuer de 16 % en 2025 pour s’établir à seulement 41 000 embauches prévues. Les entreprises privilégient désormais nettement les profils avec une expérience comprise entre 1 et 10 ans, qui représentent à eux seuls 60 % des recrutements prévus.
Cette contraction accentue également les difficultés pour les demandeurs d’emploi cadres les plus vulnérables, en particulier les séniors, davantage exposés aux baisses conjoncturelles du marché de l’emploi.
Incertitudes économiques et contexte international instable
La conjoncture économique prévue pour 2025 est pour le moins incertaine. L’instabilité géopolitique et les tensions commerciales internationales représentent des menaces sérieuses pour les investissements des entreprises françaises. Selon la Banque de France, la croissance du PIB ne dépasserait pas 0,7 % et les investissements des entreprises reculeraient encore (-0,5 % après une baisse de 1,2 % en 2024).
Ces éléments pourraient aggraver la prudence des entreprises dans leurs projets d'embauches, impactant directement le marché de l’emploi cadre. De plus, les politiques publiques visant à réduire les déficits pourraient limiter davantage les capacités d'investissement des entreprises françaises.
Lien vers l’étude : urlr.me/XH3axK