Une fois encore, le Gouvernement répond à une présumée « faille » par une diminution des droits, alors même que la procédure existante (abandon de poste suivi d’un licenciement pour faute grave) définissait un cadre suffisant.
Bien que le plus souvent, l’abandon de poste ne résulte pas d’une volonté d’abuser du système mais bien de réelles difficultés rencontrées au travail (stress, burn-out, harcèlement), cette mesure réduit les salariés et notamment les cadres à la précarité.
D’autant que si le législateur prévoit bien la possibilité d’annuler cette présomption si l’abandon de poste a été provoqué par des manquements de l’employeur, la lourdeur et le coût des démarches à entreprendre pour démontrer ces carences s’avérera très dissuasif. Qui plus est sans ressources.
La notion même de « présomption de démission » est contraire à toutes les jurisprudences appliquées jusqu’alors, qui établissaient que la démission ne se présume pas : elle doit être claire et non-équivoque.
Ce changement de paradigme, cumulé aux autres dispositions de la réforme de l’Assurance chômage et à la réforme des retraites, ne peut qu’engendrer la défiance et nuire au rapport même des employés et des cadres à la notion de travail. Loin du dynamisme prôné par le Gouvernement, il est une illustration supplémentaire d’une flexibilité à sens unique.