Une décision logique au vu du contenu de l'accord. Jean-Claude Mailly, Secrétaire général de FO a en effet indiqué que la signature de FO passait par un retrait des dispositifs patronaux en termes de flexibilité. Or, ceux-ci figurent bel et bien dans le projet de texte final approuvé par la CFDT, la CGC et la CFTC : nouvelles procédures de plan social, mobilité interne forcée, création de deux CDI au rabais... L'une des plus lourdes de conséquences pour les salariés est la possibilité offerte aux patrons d'instaurer, dans le cadre d'un accord signé avec des organisations syndicales représentant une majorité de salariés, «en cas de graves difficultés conjoncturelles», et pendant deux ans, une baisse de salaire et/ou une augmentation du temps de travail. Et malheur au salarié qui serait tenté de refuser son sort, car il sera automatiquement licencié pour motif économique.

Concernant les avancées en faveur des salariés, l'accord instaure de timides dispositifs qui ne risquent pas de bouleverser le monde du travail. Notamment, la mise en place de droits rechargeables à l'assurance-chômage sera discutée dans une négociation ultérieure. Les contours du dispositif seront fixés par un groupe de travail, mais il est déjà acquis qu'il «ne pourra pas aggraver le déséquilibre financier du régime». En clair, il ne devra pas coûter un euro de plus.

La seule vraie concession accordée par le Medef concerne la taxation des contrats courts. Mais cette mesure n’est qu’en demi-teinte puisqu’elle ne concerne ni les contrats saisonniers ni les missions d’intérim ce qui exclue près de la moitié des contrats courts. Plus encore, cette mesure coutera 100 millions d’euros au patronat alors que celui récupèrera 150 millions d’exonérations de charges grâce à de nouveaux allègements de cotisations d’assurance chômage !

Cet accord s’inscrit dans la ligne droite des politiques pour l'emploi mises en œuvre depuis une trentaine d'années et qui ont pour point commun d'alléger le prix du travail tout en accroissant la flexibilité.

C’est pourquoi, après analyse détaillée de l’accord, FO estimant que «la flexibilisation, c'est maintenant; la sécurisation de l'emploi pour demain, peut-être» ne signe pas.

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