La transition du milieu étudiant au monde professionnel est souvent difficile pour les jeunes diplômés. L'APEC souligne que ce passage peut être déstabilisant, en raison d'une méconnaissance des codes en entreprise et de déceptions liées à des attentes non comblées, parfois menant à des démissions précoces. L'étude montre une ambivalence chez les étudiants : ils perçoivent le monde du travail comme exigeant et austère, mais aussi stimulant par ses opportunités.
La grande majorité d'entre eux le considère comme sérieux (88 %) et rigide, dominé par des hiérarchies strictes et des règles inflexibles. Près de 70 % jugent le milieu professionnel autoritaire et procédural, tandis que 85 % le voient comme compétitif et 57 % comme impitoyable. Le stress, l'injustice et la crainte de mauvaises conditions de travail, comme un déséquilibre entre vie professionnelle et personnelle, sont des préoccupations majeures. De plus, un quart des étudiants redoutent de ne pas s’épanouir dans leur futur métier, craignant l'ennui ou l'absence de sens. Ils sont également 37% à avoir peur d’être mal rémunéré.
Leur place dans l’entreprise : une source de craintes
De nombreux étudiants du supérieur s'inquiètent de leur future insertion professionnelle, malgré leurs diplômes. Près de 48 % pensent qu'il sera difficile de trouver un emploi après leurs études, un chiffre qui s’élève à 52 % pour les universitaires, dont 62 % des inscrits en lettres et sciences humaines. L'accès à un emploi stable est également source d'angoisse : 55 % estiment qu'obtenir un CDI sera compliqué, et 14 % très compliqué. De plus, la moitié des étudiants redoute de ne pas trouver un emploi en phase avec leurs aspirations, et 59 % craignent de ne pas obtenir une rémunération satisfaisante.
Les jeunes femmes sont particulièrement inquiètes quant à leurs perspectives d'insertion. En outre, 52 % des étudiants pensent que les entreprises ne leur donnent pas facilement leur chance, et 51 % estiment que les tâches confiées aux jeunes sont peu intéressantes, tandis que 66 % jugent que la rémunération est insuffisante.
Mais des perspectives motivantes
Malgré cette vision souvent dure du monde du travail, les étudiants du supérieur montrent un réel enthousiasme à l'idée de commencer leur vie professionnelle. Pour 52 % d'entre eux, l'indépendance financière est la principale motivation, un chiffre encore plus élevé chez les étudiantes (60 %). En parallèle, 40 % sont motivés par le désir de se sentir utiles, et 43 % par la perspective d'apprendre et de grandir au-delà des études. Les étudiants perçoivent aussi le travail comme stimulant (70 %), innovant (64 %), et coopératif (63 %), avec une envie marquée de s'intégrer dans des équipes dynamiques. Plus de 70 % prévoient de donner une grande importance à leur travail, certains (16 %) allant jusqu'à envisager de le placer au-dessus des autres aspects de leur vie. Ces motivations positives les aident à dépasser leurs craintes initiales.
Les étudiants du supérieur ont une perception ambivalente du monde du travail, oscillant entre inquiétude et motivation, en grande partie à cause de leur connaissance limitée de ce milieu. 51 % d'entre eux admettent mal connaître le droit du travail, 39 % les contrats de travail, et 42 % le fonctionnement global des entreprises, malgré les stages et alternances réalisés. Cette méconnaissance alimente leur besoin d'informations concrètes : 59 % souhaitent en savoir plus sur les rémunérations, 55 % sur la réalité quotidienne des métiers, et 52 % sur le droit du travail. Ces lacunes révèlent un besoin d'accompagnement renforcé de la part des établissements de formation et des professionnels de l'emploi.
Lien vers l'étude : urlr.me/Z24XP