La hausse du niveau de vie a surtout profité aux couches sociales les plus extrêmes. Si l'on peut se féliciter de l'augmentation constante du revenu des plus démunis, il n'en est pas de même pour les classes moyennes. De 1995 à 2007, la France moyenne (qui gagne autour de 20 000 euros par an pour une personne seule après impôts et prestations sociale) n'a vu son revenu augmenté que de 10% soit 5 points de moins que les classes extrêmes.



Source : INSEE 2007
Lecture : le niveau de vie des 10% les moins riches (1e décile) a augmenté de 16,4% entre 1995 et 2007.


Plus encore, la part des revenus alloués aux personnes situées entre le 2e et le 9e décile a diminué de 1,4% durant cette période. Rattrapé à la fois par le haut et par le bas de la distribution, on comprend pourquoi les cadres ont le sentiment de perdre du pouvoir d'achat, malgré une évolution constante de leur niveau de vie.


L'INSEE ne nous livre pas d'explication quant aux causes de ce tassement. Mais le fait que depuis 20 ans la part des salaires dans le PIB diminue pour être transférée vers le capital doit sans doute en être une cause déterminante.


Autre cause probable : les transferts sociaux et fiscaux. Selon le CAS, les ménages ayant les revenus les plus élevés sont les plus grands bénéficiaires des mécanismes de distribution. Notamment, on apprend que le fait d'avoir des enfants apporte un surcroît de revenu de 25% pour les ménages les plus riches alors qu'il n'excède pas 15% pour les classes moyennes.