Au cours de la séance préalable destinée à encadrer la méthodologie des négociations, chacune des parties prenantes a pu exprimer ses constatations et propositions. FO a particulièrement pointé du doigt les effets délétères de la réforme des retraites sur l’emploi des seniors, problème d’autant plus préoccupant que le taux d’emploi diminue avec l’âge. Avant toute chose, FO s’est donc positionnée en faveur d’un élargissement de la définition des séniors aux 50/64 ans.
En ce qui concerne les propositions, FO a mis l’accent sur le maintien dans l’emploi des travailleurs seniors. Pour ce faire, il est nécessaire de reconnaitre le projet de reconversion professionnelle (PRP) comme un droit et non comme un simple dispositif.
En ce qui concerne la formation continue, FO a proposé un accompagnement tout au long de la carrière professionnelle, via notamment la remise en place de l’entretien de seconde partie de carrière, supprimé en 2014. Parmi les autres axes, FO a proposé de renforcer l’implication des acteurs de la formation professionnelle et d’aménager les fins de carrière.
Pour favoriser l’embauche de travailleurs séniors, FO a rappelé qu’elle ne souhaitait pas d’index, mais plutôt des objectifs chiffrés, s’appuyant sur la création d’un taux minimal d’embauche par année. FO a également proposé de renforcer les aides au recrutement des seniors et de conditionner ces aides et exonérations au fait d’engager les seniors jusqu’à la liquidation de leurs droits à la retraite à taux plein.
Enfin, FO a particulièrement insisté sur l’importance de la négociation collective :
- Au niveau des branches, notamment via la création d’un référentiel de pénibilité,
- Au niveau de l’entreprise, via l’abaissement du seuil déclenchant l’obligation de négocier un accord sur la prévention de la pénibilité.
En novembre, le Gouvernement a annoncé qu’il reportait son agrément de l’accord sur l’assurance chômage conclu entre les organisations syndicales et le patronat, et conditionnait cet agrément aux résultats de la négociation sur l’emploi des seniors. Cette négociation est donc particulièrement importante pour les cadres : 6,8% sont touchés par le chômage, parmi lesquels 33% sont demandeurs d’emploi depuis au moins un an.
La phase de négociation débutera fin janvier pour durer jusqu’au 26 mars.