Des taux d’accès aux postes de cadre encore limités
Chiffre qui peut surprendre : malgré un niveau de qualification élevé, seuls 63 % des diplômés de master occupaient un poste de cadre trois ans après la fin de leurs études. En comparaison, les diplômés de formations de niveau équivalent mais hors master, comme ceux issus de grandes écoles, sont 75 % à accéder au statut de cadre. Ce décalage s’explique en partie par des choix de spécialisation et des secteurs d’activité qui influencent fortement les trajectoires professionnelles.
Des trajectoires diversifiées
L’étude met en lumière sept trajectoires-types d’insertion professionnelle, allant des plus favorables aux plus précaires. Près d’un quart des diplômés empruntent la trajectoire la plus favorable, marquée par des postes de cadre en CDI et des revenus supérieurs à la moyenne. Ces jeunes passent environ 87 % de leur temps en emploi et gagnent en moyenne 2 485 euros nets par mois. À l’inverse, 16 % des diplômés connaissent une insertion beaucoup plus difficile, avec des périodes de chômage fréquentes et des emplois précaires. Ces jeunes passent près de 30 % de leur temps sans emploi et perçoivent un salaire moyen de 1 545 euros.
La spécialité du master joue un rôle crucial dans la qualité de l’insertion professionnelle. Les diplômés en informatique et réseaux, par exemple, sont 59 % à suivre la trajectoire la plus favorable, contre seulement 7 % des diplômés en arts et lettres. De plus, ceux qui ont suivi leur formation en alternance ont 1,4 fois plus de chances d’emprunter les meilleures trajectoires professionnelles. Cette modalité de formation, qui concerne 22 % des diplômés, favorise un accès rapide à l’emploi, notamment grâce à une expérience préalable en entreprise.
Les inégalités se prolongent dans la vie active
L’étude révèle également que l’origine sociale continue d’influencer les trajectoires professionnelles. Les diplômés issus de milieux favorisés, dont les parents sont cadres, ont 1,3 fois plus de chances de débuter leur carrière avec un emploi de cadre. En revanche, ceux dont les parents étaient ouvriers ou inactifs sont plus susceptibles de connaître des périodes de chômage ou des emplois précaires. De même, les diplômés résidant en Île-de-France lors de leurs études bénéficient d’un avantage non négligeable : ils ont deux fois plus de chances d’accéder aux meilleures conditions d’emploi.
Les écarts de rémunération sont également frappants selon les spécialités de formation. Les diplômés en finance et banque, par exemple, gagnent en moyenne 2 480 euros nets par mois, contre seulement 1 680 euros pour ceux en arts et lettres. Ces différences de salaire s’expliquent par la demande sur le marché du travail, certains secteurs offrant davantage de perspectives d’emploi et de meilleures rémunérations.
Une satisfaction globale, mais des axes d’amélioration
L’un des points saillants de cette étude est le lien parfois ténu entre la formation initiale et l’emploi occupé. Si 94 % des diplômés en informatique et réseaux jugent leur poste en adéquation avec leur formation, cette proportion chute à 62 % pour les diplômés en sciences naturelles et de la vie, et à seulement 75 % pour ceux en arts et lettres. Ces jeunes occupent souvent des postes éloignés de leur formation, comme dans l’enseignement ou la communication, secteurs où les débouchés sont parfois limités. Cependant, l’étude montre que les diplômés sont majoritairement satisfaits de leur insertion professionnelle, près de 90 % d’entre eux se disant épanouis dans leur emploi.
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