Chiffres et tendances
Parmi les utilisateurs du CPF, trois catégories sont identifiables : ceux qui nourrissent un objectif professionnel (80%), un objectif personnel (13%), ou aucun objectif identifiable (7%). Dans ce dernier cas, près de la moitié des bénéficiaires (48%) se sont servis du CPF pour passer leur permis de conduire.
La préparation aux épreuves du permis B est d’ailleurs un motif important du recours au CPF, puisqu’elle concerne 24% des objectifs personnels et 16% des objectifs professionnels. Pour l’ensemble des salariés, ce chiffre est de 19%. Il arrive en troisième position, derrière les formations visant une certification inscrite au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP, 20%) ou au Répertoire spécifique (RS, 20% également).
Parmi les utilisateurs du CPF, huit salariés sur dix ont au moins un objectif professionnel, mais la nature de ces objectifs varie, de même que les profils qui y recourent :
- 26 % des salariés se forment pour une reconversion, une création d'entreprise ou une réorientation. Ces salariés sont souvent des femmes entre 30 et 49 ans, diplômées et en emploi stable ;
- 43 % utilisent la formation pour améliorer leur efficacité, leurs perspectives de carrière ou obtenir des certifications. Ce groupe comprend majoritairement des hommes, souvent cadres, en début ou en milieu de carrière, dans des emplois moins stables ;
- 10 % poursuivent des objectifs variés, allant de la volonté de rencontrer des pairs à celle de changer d’employeur ou augmenter son revenu. Ils sont généralement plus jeunes, moins diplômés, et en contrats précaires.
Selon les objectifs des démarches de formation, les entreprises jouent un rôle plus ou moins important. Elles sont notamment beaucoup plus actives dans le cas d’une formation suivie dans le cadre d’une évolution interne (12% en sont à l’initiative et 14% interviennent dans la démarche) que dans l’hypothèse d’une reconversion externe (3% et 3%).
Quel bilan ?
Dans l’année qui suit la formation via CPF, une grande majorité de personnes n’a pas changé de situation professionnelle. 64% de celles qui étaient en emploi au moment de l’inscription et 60% de celles qui ne l’étaient pas sont toujours dans la même situation. Pour autant, 70% de celles qui étaient en emploi déclarent travailler différemment ou plus efficacement.
Seuls 19% attestent d’un changement de poste ou d’employeur sans changement de métier, 6% ont changé de métier et 10% témoignent d’une perte d’emploi ! L’enquête précise que « Ce résultat fait écho au passage, involontaire ou non, par un épisode de chômage pour pouvoir réaliser sa reconversion professionnelle ».
Les changements de métier grâce aux formations CPF sont principalement des reconversions, surtout pour les personnes initialement sans emploi (c’est le cas de près de 70% des personnes ayant retrouvé un emploi). Pour les personnes déjà en emploi au moment de la formation, changer de métier est rare (7%) et se fait généralement par mobilité externe (nouvel employeur ou auto-entreprenariat). Ces reconversions s’accomplissent également dans le cas de certifications RNCP ou RS « obligatoire ». Réussir à obtenir ces certifications conduit souvent à un changement de métier.
Après huit à neuf mois, seuls 31 % des personnes ayant suivi une formation certifiante travaillent dans un emploi directement lié à la formation, bien que ce taux soit plus élevé (53 %) pour les certifications RNCP. Selon l’enquête, « L’inadéquation plus forte entre formations suivies et métiers occupés lorsqu’une certification inscrite au RS (9) est visée s’explique par leur durée plus courte (la moitié des formations visant le RS durent 20 heures et moins, contre 160 heures pour celles visant le RNCP) et leur rôle plutôt secondaire dans les parcours de transition/ reconversion professionnelle. »
Enfin, près des trois quarts des travailleurs en emploi ayant utilisé une formation au moyen de leur CPF déclarent utiliser les acquis de cette formation dans leur quotidien professionnel.
Liens vers les études :