Un recul des recrutements de cadres en 2024
En 2024, la part des entreprises ayant embauché au moins un cadre a diminué pour atteindre 20 %, soit un point de moins qu’en 2023. Ce repli s’inscrit dans une tendance de ralentissement progressif amorcée après la période de rattrapage post-crise sanitaire. Ce sont principalement les grandes entreprises qui ont contribué à cette baisse, avec 74 % d’entre elles ayant recruté des cadres en 2024, contre 83 % en 2023 et 87 % en 2022.
Les PME ont également montré une légère diminution de leurs recrutements (32 %, soit -3 points), tandis que les TPE sont restées relativement stables (12 %, +1 point). Seul le secteur des services à forte valeur ajoutée a maintenu un niveau d’embauche soutenu (28 %), confirmant son rôle moteur pour l’emploi cadre.
Des tensions de recrutement stabilisées à un niveau plus bas
Après une forte pression sur le recrutement des cadres en 2021 et 2022, les tensions se sont apaisées depuis 2023 et restent désormais stables. En 2024, 47 % des entreprises ayant cherché à recruter des cadres ont rencontré des difficultés, un niveau identique à celui de l’année précédente mais en baisse significative par rapport à 2022 (-11 points).
Cette relative détente s’explique par plusieurs facteurs, notamment une prudence accrue des entreprises et une évolution des stratégies de recrutement. Dans un marché de l’emploi moins tendu, les employeurs semblent moins enclins à faire des concessions sur leurs exigences, ce qui pourrait rendre les recrutements plus sélectifs en 2025.
Un début d’année 2025 marqué par la prudence des entreprises
Les perspectives d’embauche pour le premier trimestre 2025 s’annoncent en repli. Seules 9 % des entreprises prévoient de recruter des cadres au cours des trois prochains mois, un taux en baisse d’un point par rapport à l’année précédente. Ce recul est particulièrement marqué dans les grandes entreprises (48 %, -6 points).
Cette frilosité s’explique en partie par une visibilité réduite sur l’activité économique. En décembre 2024, seulement 58 % des entreprises déclaraient avoir une vision claire de leur activité à trois mois (-4 points par rapport à septembre). De plus, la confiance dans l’évolution du carnet de commandes a chuté de 9 points en trois mois pour atteindre 61 %.
Des cadres préoccupés par leur avenir professionnel
Les intentions de mobilité des cadres restent globalement stables : 13 % d’entre eux envisagent un changement d’emploi dans les trois mois. Toutefois, des signaux d’inquiétude émergent quant à leur capacité à retrouver un poste équivalent en cas de départ. En décembre 2024, 55 % des cadres anticipaient des difficultés à retrouver un emploi similaire, soit une hausse de 5 points sur un an.
En parallèle, la confiance des cadres envers l’économie française a reculé. En décembre, ils n’étaient plus que 66 % à se montrer optimistes sur la situation économique (-6 points par rapport à septembre). Cette perte de confiance s’accompagne d’une inquiétude accrue concernant les risques de licenciement : 24 % des cadres se déclaraient menacés par cette éventualité, soit une progression de 3 points.
Un rapport de force moins favorable aux cadres
Dans un contexte de ralentissement des recrutements, le rapport de force entre employeurs et candidats semble évoluer au détriment des cadres. En 2024, 41 % des entreprises ayant recruté ont revu leur proposition salariale à la hausse au moins une fois, un chiffre en recul de 15 points sur deux ans.
De plus, avec des critères de sélection moins assouplis et des opportunités de mobilité plus incertaines, certains profils, comme les seniors demandeurs d’emploi, pourraient rencontrer davantage de difficultés à se repositionner sur le marché du travail en 2025.
Lien vers l’étude : urlr.me/mJ2xED