Pour FO, l'offensive actuelle à l'encontre des 35 heures et la surenchère à laquelle elle donne lieu relèvent davantage d'un affichage politique que d'une nécessité pour les salariés et les entreprises.


Les entreprises qui souhaitent faire travailler leurs salariés au-delà de 35h peuvent le faire, et ce, d'une manière très avantageuse. La loi du 20 août 2008 a libéralisé le recours aux heures supplémentaires et la loi TEPA a permis aux entreprises de bénéficier, dans le cadre des heures supplémentaires, d'allègements de charges sociales évaluées à 4,4 milliards d'euros/an.


Le seul impact d'un retour aux 39h serait de faire baisser les salaires. En effet, cela permettrait de faire travailler les salariés plus longtemps, mais pour la même rémunération. Quant à ceux qui effectuent des heures supplémentaires, ils ne bénéficieraient plus de majoration salariale pour cela.


L'impact économique d'une telle régression est tout relatif. La crise n'est pas terminée, le chômage est encore très important, il est donc peu probable que les entreprises aient réellement besoin d'un surcroit de travail ou tout du moins qu'elles aient les moyens de le payer.


En réalité, à force de défiscalisation et d'allègement de charges, le dispositif coûte cher à l'État, c'est pourquoi il souhaite s'en débarrasser. Mais pour FO, cette tentative de transférer sur les salariés les exonérations de charges, dans un contexte de baisse du pouvoir d'achat, n'est pas acceptable.


Les salariés ont payé le passage aux 35 heures par le blocage de leurs salaires, l'annualisation et la flexibilité de leur temps de travail. Plus encore, d'après l'INSEE, les salariés à temps plein travaillent déjà en moyenne plus de 39h / semaine.


La nécessité d'une remise en cause des 35h est donc un faux débat.