La question de l’avenir de la négociation interprofessionnelle est posée.
Le niveau interprofessionnel demeure plus que jamais pertinent pour assurer la protection des salariés. Cette position partagée par l'ensemble des organisations syndicales de salariés se heurte malheureusement au refus de la délégation patronale d'aboutir à un ANI.
Au-delà de la question de l’encadrement, c’est la question de l’avenir de la négociation interprofessionnelle qui est ici posée. FO a proposé de s’appuyer sur l’accord interprofessionnel du 17 novembre 2017 pour servir de socle au projet d'un nouvel ANI sur l'encadrement. Sans succès.
La nature des blocages du MEDEF
La nature du blocage du MEDEF est de deux ordres, politique et juridique:
Politique au sens où le Medef prend appui sur les ordonnances Macron pour ne privilégier que le niveau de la branche et celui de l'entreprise pour obtenir des accords normatifs.
Juridique, au sens où la négociation est « prise en otage » par le sort réservé à la prévoyance obligatoire des cadres ( le 1,5% issu de la Convention national de 1947 relatif à l'Agirc ). Un débat sur le caractère impératif ou supplétif du 1,5%, repris dans l’ANI du 17 novembre 2017 est aujourd'hui posé.
Pour le MEDEF le caractère supplétif de l’ANI de 2017 relatif à la prévoyance cadre ne fait aucun doute. Or le débat juridique n’est visiblement pas tranché. La COMAREP aurait donné lors de sa dernière séance de travail au mois d'avril un avis contraire. L'accord prévoyance cadre telle que précisée dans l'ANI de 2017 est impératif. L'arbitrage de la Direction générale du travail sur point est attendue par l’ensemble des parties prenantes; sauf à ce qu'une décision de justice suite à un contentieux fasse jurisprudence.
Une occasion manquée pour restaure le rôle des cadres
FO dénonce l’absence d’ambition du MEDEF sur le sujet; c'est une occasion manquée pour restaurer le rôle et la place des cadres dans les entreprises. FO précise que le point d’achoppement dit du « 1,5% » ne doit pas compromettre la poursuite des négociations. La reprise de l’ANI de 2017 et la définition via ses articles 2 et de 2 bis demeurent une base. Les éléments généraux de définition de l’encadrement doivent être discutés sans faire obstacle aux pouvoirs de négociation des branches.
Mais le MEDEF refuse d’aller plus loin au motif qu’une définition des critères de l’encadrement percuterait dans tous les cas de figure les discussions en cours dans les branches.
Au-delà de la question de l'encadrement c'est l'avenir de la négociation interprofessionnelle qui est en jeu.
Trois groupes de travail
La dernière séance de négociation est fixée au 2 juillet. D'ici là trois groupes de travail vont se réunir dans le courant du mois de juin pour débattre des propositions des organisations syndicales de salariés.
Trois groupes de travail ( questions sociétales, économiques et managériales ) doivent permettre de discuter de sujets comme "l'évolution du rôle des cadres", "les liens de subordination", la rémunération, la mobilité ou "l'impact du numérique".
FO a obtenu que ses revendications ( la formation au management, le droit de retrait spécifique aux cadres, la protection juridique lorsque la responsabilité pénale professionnelle des cadres est engagée, la sécurisation des parcours professionnels, la rémunération minimale conventionnelle…) soient retenues pour les discussions à venir.
FO poursuit son ambition d'un ANI pour les cadres
Bien qu’il soit très probable que les discussions nous conduisent vers un texte du type « délibération » ou un autre, sans caractère normatif, FO a rappelé qu’elle entendait poursuivre les discussions avec l’ambition d’aboutir à un ANI relatif à la question des cadres.
Ses revendications demeurent plus que jamais d’actualité sur le sujet.