Cadres vs. Ouvriers

L'étude révèle que, dans les conditions de mortalité de 2020-2022, les hommes cadres de 35 ans vivent en moyenne 5,3 ans de plus que les ouvriers. Chez les femmes, cet écart est de 3,4 ans. Les ouvriers ont un risque de mortalité deux fois plus élevé que les cadres entre 35 et 65 ans, et 1,7 fois plus entre 65 et 75 ans. Depuis les années 1990, l'écart d'espérance de vie entre les cadres et les ouvriers a diminué de 1,7 an pour les hommes, tandis qu'il a augmenté de 0,8 an pour les femmes.

Ces écarts peuvent être partiellement expliqués par la nature des professions exercées. Selon l’étude, les cadres sont moins exposés aux risques professionnels (accidents et maladies du travail, conditions de travail pénibles, etc.) et adoptent généralement des modes de vie plus sains que les ouvriers. Les comportements de santé à risque, l'accès aux soins et les conditions de travail contribuent également à ces différences. « L’appartenance à une catégorie sociale peut également être la conséquence d’une mauvaise santé plutôt qu’en être la cause : une santé défaillante peut empêcher la poursuite d’études, le maintien en emploi, ou rendre plus difficiles les promotions et l’accès aux emplois les plus qualifiés en cours de carrière. »

Impact du niveau d'études

L'écart d'espérance de vie à 35 ans entre les diplômés du supérieur et les non-diplômés est de 8 ans pour les hommes et de 5,4 ans pour les femmes. Pour les hommes, l'espérance de vie augmente régulièrement avec le niveau de diplôme. Les femmes montrent une distinction nette entre celles qui ont un diplôme et celles qui n'en ont pas, bien que les différences soient moins marquées parmi les diplômées.

Espérance de vie par catégorie sociale

Les femmes, quelle que soit leur catégorie sociale, vivent plus longtemps que les hommes. L'espérance de vie des ouvrières (49,6 ans) est même légèrement supérieure à celle des hommes cadres (48,9 ans). Cependant, les écarts sont plus marqués chez les hommes, où les cadres vivent le plus longtemps, suivis par les professions intermédiaires, les agriculteurs, les artisans, commerçants, les employés et enfin les ouvriers.

Evolution des écarts d'espérance de vie

Depuis la fin des années 1970, la structure des emplois a évolué, avec une augmentation du nombre de cadres et une diminution du nombre d'ouvriers. Cette transformation a influencé les tendances de l'espérance de vie par catégorie sociale. L'écart d'espérance de vie entre les hommes cadres et ouvriers, en hausse jusqu'aux années 1990, a diminué par la suite, passant de 7 ans à 5,3 ans en 2020-2022. Chez les femmes, l'écart entre les cadres et les ouvrières a légèrement augmenté, passant de 2,6 ans à 3,4 ans.

Conclusion

L'analyse de l'INSEE met en lumière les inégalités persistantes d'espérance de vie en France selon la catégorie sociale et le niveau d'études. Bien que certains écarts se soient réduits au fil des ans, d'autres persistent ou même s'accentuent. Ces données soulignent l'importance de politiques publiques ciblées pour réduire les inégalités de santé et améliorer les conditions de vie de toutes les catégories sociales.

Pour en savoir plus, consultez l'étude complète de l'INSEE ici.