Le discours de politique générale que le Premier ministre vient de servir à l'Assemblée Nationale conforte notre analyse: le dogmatisme et l'austérité ont encore de beaux jours devant eux. Sans y croire, ce qui aurait supposé que le gouvernement renie sa ligne conductrice des derniers mois, nous espérions que tout le ramdam entourant ce discours aurait le mérite d'assouplir la politique d’austérité menée ces dernières années, nous espérions que l'ensemble des salariés, du privé comme du public, auraient été entendus, nous espérions un changement des politiques économiques,à même de soutenir le niveau de vie et le pouvoir d’achat. Le ton convaincu, énergique, sous forme d'envolée lyrique de M. Valls ne cache pas la vacuité de ses propos. Finalement aucun changement de cap, à part une revalorisation du minimum vieillesse de... 8 € par mois, autant dire rien en comparaison des 41 milliards consentis sans contrepartie aux entreprises dans le cadre du pacte de responsabilité. Reconnaissons à ce gouvernement sa constance et son obstination à s'accrocher à une ligne directrice qui fait fi des conséquences désastreuses qui y sont inhérentes.Si l'on peut noter une certaine inflexion du gouvernement sur quelques points (pas de remise en cause des 35 heures, de diminution du Smic, des salaires du Service public, ni de la durée légale du travail), nous restons bien évidemment prudents et attentifs, et jugerons par les actes.
Nous avons souri lorsqu'il a tancé le patronat pour ses déclarations d'hier, quand à côté de cela il faisait de nouveau la part belle aux aides à apporter aux entreprises alors que le terme "salarié" ne fut employé que de façon anecdotique. Nous avons frémi lorsque à la fin du discours il apparut évident que rien, non, rien, ne changerait entre hier et demain.
Les noms de gouvernements se voient ajouter des numéros pour faire croire qu'ils ont changé, le contenu de la politique menée ne bouge pas d'un iota.
Tout ça pour ça...
Eric Pérès
Secrétaire général de FO-Cadres
16/09/2014