Cela s'impose avec d'autant plus d'acuité que les pratiques abusives de certaines entreprises placent dans une situation de précarité et d'insécurité sociale un trop grand nombre d'étudiants et de jeunes diplômés. Détourné de son objectif pédagogique initial, le recours au stage est devenu dans de trop nombreux cas un véritable outil de flexibilité dont les contraintes minimales permettent à l'employeur de disposer aisément d'une main d'oeuvre qualifiée, nombreuse, toujours disponible et peu chère. Selon l'Association pour l'emploi des cadres (APEC), ce sont 90 % des diplômés de niveau bac + 4 et plus qui effectuent au moins un stage au cours de leurs études ; 50 % en ont effectué trois ou plus.


Rendre visible les stagiaires en leur accordant des droits est la meilleure voie pour éviter leur précarisation et le dévoiement des stages. C'est la raison pour laquelle FO-Cadres demande à ce que les stages soient inscrits dans le Code du travail. Pour donner un véritable statut juridique aux stagiaires, la réglementation qui doit en découler doit tenir compte à la fois de leur statut étudiant et de leur présence effective dans l'entreprise, même si elle n'est que temporaire.


La mise en place d'un statut du stagiaire est une première étape. Parmi nos propositions, nous considérons nécessaire l'instauration d'un dispositif de suivi du déroulement de ces stages aussi bien au sein des universités et des écoles qu'au sein des entreprises et des administrations. Il est important de rappeler que le stage est une période dédiée à la formation et à l'acquisition de connaissance. Bien que la mise en pratique des études puisse amener le stagiaire à des actions professionnelles productives, sur sa globalité la période de stage ne peut en aucun cas être un emploi déguisé. Le stage n'a de sens que dans la perspective de l'obtention d'un diplôme. C'est pourquoi tout abus d'utilisation par les entreprises de stagiaires doit être rendu impossible. La durée des stages doit d'être limitée et en corrélation à la seule dimension éducative.


Dès le premier jour et quelle que soit la durée du stage, il doit être assorti d'une rémunération obligatoire d'un montant égal ou supérieur à la moitié du SMIC. Dans le cadre de négociation collective, elle pourrait être progressive par référence à la classification conventionnelle pour tenir compte de la durée du stage et de la qualification à laquelle le diplôme en cours et le poste occupé peuvent donner droit.


Contact : Eric PERES