Avec un chômage de masse de plus de 10% de la population active, une précarité et une insécurité sociale qui ne cesse de croitre, l'exigence sociale n'a jamais été aussi prégnante et appelle des mesures d'urgence notamment en termes d'emploi et de renforcement de la protection sociale.


En réponse à cette demande d'une véritable Europe sociale et de progrès social, les gouvernements européens échafaudent les uns après les autres des plans d'austérité et de rigueur dont le seul but est de rassurer les marchés financiers et de montrer leur engagement à respecter le célèbre pacte de stabilité et de croissance, sans se préoccuper de l'impact social de cette saignée des dépenses publiques et des conséquences négatives sur la reprise de la croissance économique.


Dans cette perspective, la première étape de la déconstruction sociale et de la négation de l'Europe sociale passe par la réforme des systèmes de retraites. L'exemple de la réforme des retraites menée en France en est la parfaite illustration, mais il est loin d'être le seul puisque nombreux sont nos voisins européens qui subissent ou vont subir cette même régression sociale.


La réforme du Président Sarkozy conduite à marche forcée, aboutie à faire payer à l'ensemble des salariés et notamment les cadres le prix de l'équilibre financier des régimes de retraites, alors que des millions de manifestants ont pendant plusieurs mois marqué leur opposition à cette réforme socialement injuste et inefficace économiquement. Et c'est sans compter l'impact que cette réforme aura sur les régimes de retraites complémentaires dont les négociations viennent de s'ouvrir.
Sur ce dernier point, nous tenons à souligner qu'en France, à la différence des autres pays européens, nous disposons en plus du régime de retraite de base, d'un régime de retraites complémentaires obligatoire, collectif et qui fonctionne par répartition. Aussi, dans le cadre des négociations, défendre ces régimes, c'est refuser leur substitution par des systèmes par capitalisation.


Plus encore, le gouvernement a refusé d'entendre les autres solutions proposées par les syndicats pour assurer la pérennité du système de retraite. Nous profitons d'ailleurs de l'occasion qui nous est donnée pour remercier les syndicats de cadres européens de leur soutien dans le combat que nous avons mené et que nous continuerons de poursuivre contre cette réforme des retraites.


Dans ce contexte, les organisations syndicales françaises regrettent que le Comité exécutif n'ait pas eu la possibilité d'adopter une position publique pour réagir au Livre vert de la Commission européenne sur l'avenir des retraites. Cette situation n'a malheureusement rien d'exceptionnelle. Depuis le congrès de 2009, nous avons à maintes reprises soulignées les dysfonctionnements au sein d'Eurocadres. Nous espérons que l'arrivée d'un nouvel Executive Officer participera à changer les méthodes de travail et à favoriser le travail de collaboration entre les instances d'Eurocadres (Présidium et Comité exécutif). Nous nous montrerons particulièrement attentifs à ces améliorations et pour cela nous demandons qu'un point d'étape puisse être fait dans un an. Nous espérons que ce point sera positif.


Eurocadres se doit d'être plus visible et audible pour garantir sa crédibilité sur l'ensemble des sujets qui touchent les cadres. Elle doit par ses propositions, ses projets et sa participation au dialogue social européen renforcer son action pour défendre les intérêts et faire progresser les droits des cadres.
Pour cela, il est impératif que les ordres du jour et les documents s'y rapportant soient adressés suffisamment en amont aux membres du Comité exécutif pour favoriser les échanges en comités de liaison nationaux et au sein du Comité. Nous pensons également que l'initiative des vices présidents doit être encouragée, écoutée et suivi d'effets. Par ailleurs, il nous paraît essentiel de souligner qu'adresser le rapport d'activité le vendredi pour l'assemblée générale d'aujourd'hui ne participe pas à favoriser l'implication des organisations adhérentes d'Eurocadres.
Tous ces éléments sont pour nous les conditions essentielles pour mener à bien les défis que nous devons relever et c'est notre responsabilité envers les cadres que nous représentons tous.


Déclaration commune des organisations syndicales françaises de cadres :
FO-Cadres, UGICA-CFTC, UGICT-CGT, CFDT Cadres, SNES FSU, SNESUP FSU, UNSA.