Un engagement précoce pour l’écologie et des choix d’orientation influencés

Les jeunes diplômés interrogés ont souvent développé une sensibilité écologique dès leur scolarité, influencée par leur entourage, les débats publics et des initiatives comme la Fresque du Climat. Cette prise de conscience a progressivement orienté leurs choix d’études et de carrière, les conduisant à rechercher des métiers en adéquation avec leurs valeurs.

Leurs parcours académiques se sont parfois construits par tâtonnements, avec des hésitations dans le choix de filières ou des réorientations. Certains ont opté pour des stages ou des expériences de terrain qui leur ont permis de mieux cerner les débouchés professionnels dans l’économie verte avant de se spécialiser.

Des métiers à impact environnemental en forte évolution

L’Observatoire national des emplois et métiers de l’économie verte (Onemev) distingue deux catégories de professions : les métiers verts, centrés sur la protection de l’environnement, et les métiers verdissants, intégrant progressivement des pratiques écoresponsables. En 2021, ces deux types de professions représentaient 29 % des emplois cadres dans le secteur privé.

Parmi les jeunes diplômés interrogés, certains exercent comme ingénieurs en exploitation photovoltaïque, consultants en mobilités actives, juristes en droit de l’environnement ou chefs de projet en écoconstruction. Ces fonctions évoluent rapidement sous l’effet des nouvelles réglementations et des attentes sociétales croissantes en matière de durabilité.

Une recherche d’emploi guidée par les valeurs

L’impact environnemental d’une entreprise est devenu un critère déterminant pour ces jeunes diplômés lorsqu’ils candidatent à un poste. En 2023, 16 % des cadres déclaraient refuser des opportunités professionnelles en raison de leur manque d’alignement avec leurs valeurs écologiques.

Lors des entretiens d’embauche, la cohérence entre les engagements affichés par l’entreprise et ses pratiques concrètes est scrutée avec attention. De leur côté, les recruteurs évaluent souvent l’authenticité de la motivation écologique des candidats, notamment à travers leurs engagements personnels et leurs expériences passées.

Un début de carrière marqué par l’apprentissage et l’adaptation

Malgré leur formation académique, ces jeunes cadres ressentent souvent le besoin d’acquérir des compétences complémentaires une fois en poste, notamment en gestion de projet et en travail d’équipe. Les réglementations en constante évolution (loi Climat et Résilience, CSRD, etc.) nécessitent également une veille active et un apprentissage continu.

Les entreprises jouent un rôle clé en proposant des formations internes et en favorisant les échanges de savoirs entre collègues. Les jeunes diplômés complètent également leur montée en compétences par des ressources en ligne et des formations autodidactes.

Entre engagement et réalités du terrain : un équilibre parfois difficile à trouver

Les jeunes cadres engagés dans la transition écologique sont confrontés à des contradictions entre leurs aspirations et les contraintes du monde professionnel. Certains doivent composer avec des décisions qui ne reflètent pas pleinement leurs valeurs, comme l’utilisation de technologies polluantes imposées par des contraintes budgétaires ou réglementaires.

Par ailleurs, la dépendance aux politiques publiques et aux financements institutionnels est une source d’incertitude pour ces professionnels. Leur impact est souvent conditionné à des choix politiques ou stratégiques échappant à leur contrôle, ce qui peut engendrer un sentiment de frustration.

Des perspectives de carrière ouvertes et en évolution

L’avenir professionnel des jeunes cadres de l’économie verte s’oriente selon deux tendances : l’approfondissement d’une expertise technique ou l’élargissement des compétences vers des fonctions stratégiques et managériales. Certains envisagent des postes à plus grande responsabilité pour influer davantage sur les décisions.

Malgré les défis, ces métiers offrent des perspectives de croissance et d’adaptation. En 2024, le nombre d’offres d’emplois cadres dans les métiers verts a progressé de 30 % depuis 2019. Le salaire médian annuel pour un jeune diplômé dans ce domaine s’élève à 39 500 €, avec des disparités selon les spécialisations.

Un secteur en pleine structuration, entre conviction et opportunités

Les jeunes diplômés engagés dans la transition écologique perçoivent leur secteur comme en pleine mutation. Ils constatent une accélération de la demande de compétences liées à l’environnement, mais aussi une nécessité de mieux faire connaître ces métiers pour attirer de nouveaux talents.

Certains s’impliquent dans des initiatives de sensibilisation ou d’accompagnement des étudiants pour transmettre leur expérience et encourager d’autres jeunes à s’engager dans ces professions. Entre passion, adaptation et persévérance, ils contribuent activement à la construction d’un avenir professionnel plus durable.

 

Lien vers l’étude de l’Apec : urlr.me/qYctmU