En décembre 2023, la Chronique internationale de l’IRES consacrait un numéro spécial à ces enjeux. La journée d’hier a fourni l’occasion d’approfondir les sujets qui y étaient abordés.
Au cours de la journée, il a été rappelé que l’une des difficultés majeures pour les organisations syndicales à se saisir des questions environnementales tenait au fait que l’implantation même des syndicats s’est souvent développée dans des secteurs particulièrement polluants. Toutefois, il ressort nettement que les OS sont désormais déterminées à jouer leur rôle dans la transition écologique, notamment par les prismes de l’emploi, de la formation et de la santé/sécurité au travail (SST).
Plusieurs chercheurs sont venus développer des exemples de la manière dont les syndicats s’emparent de ces sujets à l’international. Réseaux intersyndicaux, accompagnement vers la reconversion et pédagogie ont notamment été évoqués.
Dans le cas des syndicats américains et canadiens, Axel Magnan et Catherine Sauviat (chercheurs à l’IRES), sont venus soulever un paradoxe : aux Etats-Unis, les différentes tentatives de législation émanent le plus souvent des États et se heurtent à un fédéralisme récalcitrant ; tandis qu’au Canada, ce sont les décisions de l’État fédéral qui sont catégoriquement rejetées par certaines provinces très dépendantes de leurs industries. Les velléités de réseaux syndicaux entre les deux pays en pâtissent considérablement, bien que des lois contraignantes aient été adoptées.
Les organisations syndicales françaises ont également pu exprimer leurs positions. Par la voix de Béatrice Clicq, Secrétaire confédérale, FO a ainsi pu rappeler que la sobriété comporte une limite : il n’est pas envisageable d’exiger davantage de sobriété des populations les plus précaires. Pour FO, il existe certes des enjeux territoriaux, mais le principe d’égalité implique également une transition à l’échelle nationale. Les conditions de travail doivent être au cœur des actions et la R&D (recherche et développement) doit explorer les pistes menant à de meilleurs modes de production, susceptibles d’assurer à tout un chacun de bénéficier d’un emploi de qualité, à mi-chemin entre progrès économique et progrès social.
FO a également rappelé que lorsque la décision de fermer une entreprise est actée, le délai entre cette décision et la fermeture effective doit être mis à profit afin d’envisager la reconversion des salariés et des bâtiments. Des solutions locales doivent être envisagées, pour éviter à des salariés dont le poste a été supprimé de devoir quitter le territoire afin de retrouver du travail. Ces salariés doivent par ailleurs bénéficier d’un accompagnement adéquat afin de ne pas impacter leurs ressources financières. Pour tout cela, il y a une vraie nécessité d’investissements.
Cette journée passionnante, structurée par des débats de qualité, a permis d’affiner considérablement les réflexions et analyses sur les enjeux de la transition écologique. Dans la récente étude réalisée dans le cadre de la convention entre FO-Cadres et l’IRES, la préoccupation croissante des cadres en matière d’écologie apparaissait clairement : ce type d’événement contribue à y répondre.
L'IRES, plus que jamais un outil au service des organisations syndicales !
Lien vers la Chronique internationale de l’IRES – Décembre 2023 : https://urlr.me/h3Szr