DialIA, qu’est-ce-que c’est ?

Porté par quatre organisations syndicales (FO-Cadres, CFDT, CFE-CGC, UgictCGT), coordonné par l’IRES et cofinancé par l’ANACT, le projet DialIA a débuté ses travaux il y a près de deux ans. Objectif : contribuer à déployer un cadre méthodologique, pour faire du développement du dialogue social technologique au travail et de la déclinaison de l’accord cadre européen de 2020 sur la numérisation du travail un levier opérationnel de la transformation numérique.

La contribution de FO-Cadres

Au fil des échanges, FO-Cadres a pu exprimer les nécessités de :

  • Peser syndicalement sur les orientations du déploiement des SIA (en amont et en aval) afin que la notion de progrès technologique soit respectueuses des droits fondamentaux des salariés et agents ;
     
  • Exiger l'ouverture d'une négociation nationale interprofessionnelle (ANI) sur le déploiement et l'usage des SIA dans le monde du travail ;
     
  • Redonner du pouvoir d'expertise aux CSE face aux enjeux de l'IA ;
     
  • Créer un registre des SIA dans les entreprises et les administrations.

FO-Cadres a également rappelé la nécessité d’agir tout au long de la chaîne algorithmique, du concepteur à l’utilisateur, au moyen d’une combinaison d’approches techniques, organisationnelles et juridiques. Le but étant de veiller à promouvoir des SIA soient éthiques, socialement responsables et qui ne puissent pas remettre en cause la pertinence des normes du droit du travail.

Que contient le manifeste ?

Le document souligne tout d’abord le caractère urgent de se saisir de ces enjeux. La montée en puissance des SIA, conjuguée aux risques que ces systèmes font peser sur l’emploi, prend chaque jour de l’importance.

Il est aussi nécessaire d’adopter des lignes de conduite incontournables, définissant un juste équilibre entre la promotion de ces technologies et l’assurance d’un développement de systèmes fiables. Pour ce faire, le dialogue social à tous les échelons peut jouer un rôle majeur. Or à ce jour, sur le plan national comme sur le plan européen, la place accordée au dialogue social sur les sujets technologiques est faible. Différents outils et leviers sont donc explorés. 

Au-delà du dialogue social, le dialogue entre les parties prenantes elles-mêmes doit être renforcé et ne plus se limiter à des échanges strictement commerciaux. La dimension travail doit toujours être prise en compte dans les réflexions stratégiques émanant de ce nouveau dialogue.

La création de valeur issue des SIA doit également être équitablement partagée. À l’heure actuelle, les bénéfices économiques reviennent surtout aux fournisseurs et à ceux qui collectent et valorisent les données. L’IA ne peut avoir comme seule finalité la progression des résultats économiques.

Il est enfin nécessaire de repenser le rôle de l’IA, qui doit être mise au service du travail humain et non le remplacer. Il faut donc se pencher sur les effets de ces technologies sur l’emploi, l’organisation et les conditions de travail.

Le projet DIALIA et le manifeste résultant de ses travaux démontre, si besoin était la capacité des organisations syndicales à s'emparer avec responsabilité d'un sujet éminemment d'actualité et stratégique pour de nombreuses entreprises. 

 

Lien vers le document : https://urlz.fr/pDNa

 

Le plaidoyer FO-Cadres pour un dialogue social autour des enjeux de l'IA : https://urlz.fr/oXGi